Les vacances de la Troupe du Malin chap 22

Chapitre 22: petits démons et autres calamités ordinaires.

Salonga et Maxx eux, ont vite compris où ils sont arrivés. Une crèche. Un lieu où l’horreur est insoutenable. Des petits monstres partout, qui braillent, reniflent, bavent et se mouchent dans leurs doigts avant de se les essuyer sur son pantalon propre ou sur le chemisier de madame ! Nos deux amis ont bien sûr très vite compris qu’il fallait ranger cette crêche, mais là...
- Je suis pas Sisyphe moi !
- Allons Maxx, ce n’est pas si terrible, ce ne sont que des enfants...
- Ah ouais ? T’as vu combien ils sont ? Et attend, ca va être l’heure de...

Une forte odeur nauséabonde envahit aussitôt la grande salle, suivit immédiatement par un concert de pleurs à vous arracher les tympans. La situation est catastrophique, c’est l’heure de la couche sale ! Reflexe instinctif, Salonga se jette sur les lingettes nettoyantes et Maxx se jette sous le tapis de jeu éducatif.
- Maxx, j’ai besoin d’un coup de main.
- Je peux pas, répond celui-ci sous le tapis, je code un algorythme de traitement des mauvaises odeurs !
- Maxx ! Si tu ne m’aides pas, je te jettes toutes les couches sales et pleines à la figure !
- Okay... Je prends une poubelle ! Dit-il en sortant de mauvaise grâce.

Dans une magnifique chorégraphie ponctuée par les hurlements de la marmaille, Maxx lance du bout d’un bras les enfants sales à Salonga qui les attrape au vol, enlève la couche sale qui atterrit dans la poubelle que tiens Maxx dans l’autre main. Les deux malins s’en sortent plutot bien, il faut l’avouer, à croire qu’ils ont fait ça toute leur vie !

Quelques minutes plus tard, les marmots sont propres, la poubelle est un concentré d’armes chimiques de destructions massives et Maxx s’en débarrasse dans la petite cour d’en arrière. C’est maintenant l’heure de coucher les enfants, histoire qu’ils dorment un peu, mille tonnerres ! Et pour le dodo, Maxx a une méthode... Particulière. Il attrape les enfants, les pose sur un matelas, et retourne le lit-parapluie sur eux. Tous en cage, les mioches peuvent brailler, au moins, ils bougeront pas ! Salonga est presque choquée, ses petits sentiments maternelles sont tout chamboulés.
- Les pauvres...
- Les pauvres, les pauvres, t’as vu les monstres ?
- Mais ce n’est pas de leur faute, ils sont petits... Ils savent pas...
- Hé ben ils vont apprendre vite !

la crêche est maintenant tout propre et bien rangée. Les enfants sont tous couchés et dorment (Si ! Des fois, ca dort !) et Maxx a même créé un petit monstre odoriférant capable de sentir la lavande. D’ailleurs, il lui a donné la forme d’un nounours vert pomme, parce que les pommes, c’est bon ! Le petit monstre se promène dans la crêche, tout content et souriant. Maxx en est fier.
- C’est vrai que celui-là, tu l’as particulièrement bien réussi, souligne Salonga.
- Et attends, si jamais y’a un de ces petits démons qui commencent à chouiner, il bouffera tout cru !
- Ca va pas non !?
- Hey, arrêtes lâche-le !

Trop tard, Salonga s’est emparé du petit monstre et le met dans la poubelle à couche, provoquant sa suffocation immédiate et définitive. Maxx n’est pas content.
- Je l’aimais bien moi, ce monstre.
- On ne mange pas les enfants voyons !
- Oh lala ! Si on ne peut plus rigoler maintenant !
- Bon... Maintenant que tout est en ordre, on fait quoi ?
- Ben j’en sais trop rien. On peut essayer d’aller ailleurs.
- Ouais... t’as vu ?
- Quoi ?
- Il y a un lit vide.
- Ah oui. C’est grave tu crois ?
- Je sais pas. On a bien rangé tous les enfants...
- Bof, allez viens...