Les vacances de la Troupe du Malin chap 5

Chapitre 5: Y’a du boulot !


Les eaux ont maintenant totalement recouvert le Machu Picchu, seul le Huyanu Picchu, l’immense pic rocheux, parade au-dessus du nouveau lac, seigneur tout puissant de la terre. Les malins sont dubitatifs. Que faire maintenant ?
- Je propose qu’on mette des scaphandres, et qu’on aille visiter quand même, dit Bobo.
- Pas con ! Je vote pour, fait XCross, avec un peu de chance, on pourrait faire des photos d’enfer, et qui se vendraient bien !
- Hey ! regardez ! Il y a quelqu’un qui sort de l’eau, s’exclame Salongo.
- Ah mais, oui, et ils sont deux, renchérit Serville.
- Ça, C’Est Une Entrée Digne Et Royale, ajoute Banderlyche.
- Plutôt une sortie non ? Ils sortent de l’eau en fait, corrige Bambi.

Le regard noir de Banderlyche fusille le gentil Bambi sur le champ. Il ne dit rien de plus. Maintenant, tout le groupe regarde les deux personnages curieusement secs, marcher sur l’eau. Au bout de quelques secondes, Yackking bondit.
- Ah mais c’est pas vrai ! Mais qu’est-ce qu’ils font là ?
- Tu les connais ? Demande Carrrro.
- Ben ouais, C’est Manco Capac et Mama Occhio !
- Qui ça ? Font en choeur tous les autres.
- Les créateurs de l’empire Inca. C’est eux qui ont fondé Cuzco, mais c’est à 130 kilomètres au nord ! Ils se sont largement plantés !
- Dites, fait tout-à-coup Horror. Vous avez remarqué ? Leur regard un peu ailleurs, leur démarche nonchalante... On dirait...
- Félicor ! Clament aussitôt tous les autres, même les nouvelles, parce que franchement, l’air absent de Félicor, ca vous frappe tout de suite, même sans le connaître.
- Ben tout s’explique fait Big Jim, les deux là-bas, ce sont des martiens aussi ! C’est pour ça qu’on est ici !
- Ouais les boules, s’écrie Yackking, j’ai bossé au service des descendants de ces mecs là ! C’est comme si j’avais bossé pour Félicor ! Par la barbe de Klarduck, j’ai les nerfs !
- Allons, c’est pas grave, dit gentiment Maxx. Bon, par contre, faut aller leur dire qu’ils se sont planté de site !

Sitôt dit, sitôt fait, Namamouskouri saute à l’eau pour aller les chercher, parce que bon, une petite tête, ça ne se refuse pas, et Namamouskouri aime bien nager. Elle se retrouve très vite aux pieds des deux personnages, très bien habillés d’ailleurs. Comme c’est pas vraiment pratique de leur parler comme ça, Nama (c’est un diminutif, mais il ne faut jamais l’appeler comme ça, ça l’agace, mais comme c’est très long à écrire Namamouskouri, votre narrateur le fait quand même, mais je vous préviens, et entre parenthèse pour qu’elle ne le voit pas), décide de remonter à la surface au moyen d’un très joli fauteuil aquatique qu’elle forme avec la surface du lac. Une fois assise, elle regarde les deux fondateurs de l’empire Inca droit dans les yeux.
- Vous faites quoi là ?

Aucune réponse. Tous les autres malins ont rejoint Nama à bord du tapis volant et regardent la scène sans comprendre.
- Euh... Qu’est-ce qui se passe Namamouskouri ?
- Ils restent plantés là, ils ne répondent pas. On dirait qu’ils se sont figés.
- Evidemment qu’ils sont figés ! Clame soudain une voix qui vient de nulle part.
- Ah tiens, il est de retour lui ! Dit Serville en souriant.

Juste à côté d’eux, un petit vieux vient d’apparaître. On dirait Félicor, avec une canne, le dos courbé, les cheveux rares et blancs, et un regard énervé de petit vieux râleur. Il jette un regard aux malins.
- Vous êtes dans les souvenirs de Félicor, forcément, ca ne bouge pas beaucoup.
- Forcément, forcément... grommelle Namamouskouri.
- C’est pas si évident que ça, rajoute Djun.
- En même temps, on devrait même pas être étonnés, objecte Horror.
- Ces souvenirs sont en pagaille, reprend le vieux, C’est pour ça que vous êtes là, pour tout ranger !

En effet, tout autour des malins, il y a maintenant un foutoir incroyable: Le Machu Picchu est en pagaille, il y a des lamas partout qui mangent des coins du souvenir, des gens déguisés en dragons sautent partout, le lac lui-même se démonte par endroit mais pas partout. Des danseurs en costumes traditionnels dansent de manière endiablé, ce qui plait beaucoup à MadMaadi d’ailleurs. Au milieu de ce tohubohu, les deux incas ne bougent toujours pas, immobiles comme des statues, comme Félicor.

- Regardez, crie Maxx, une voiture !

Effectivement, un superbe bolide jaune passe en trombe derrière le Huyanu Picchu, en faisant un extraordinaire dérapage contrôlé. Les malins croient même voir le pilote leur faire un coucou du bras. Les amis s’entre-regardent un peu inquiets: Y’a du boulot pour tout ranger, et en plus, le vieux a disparu...